II. Les programmes d’étude et de veille :
D’éventuels dangers liés aux nanotechnologies sont bien présents dans notre société, même si aujourd’hui encore aucune étude concluante n’a été publiée. Mais partout dans le monde ( en Europe, aux Etats-Unis ) des projets d’études sont lancés. Les budgets accordés à ces études ne sont bien évidemment pas en rapport avec les sommes investies pour le développement des nanotechnologies : ce rapport est de 1% (d’après Jérôme Rose : directeur de recherche au CNRS). Il y a certes, sûrement un manque de moyen mais on peut constater quand même un effort des différents pays et entreprises.
Les grands projet d'études à travers le monde :
En Europe plusieurs projets sont actuellement en cours ou vont être lancés pour l’étude des risques.
Il y a tout d’abord le projet Nanosafe2 initié par l’Union Européenne qui a été lancé en 2005 et devrait se finir cette année (2009). Il est consacré aux aspects environnementaux et sociaux liés aux nanomatériaux. Ce projet est sensé établir une base de données toxicologiques.
Un projet de 3,5 milliards d’euros, qui a été lancé le 1er janvier 2007, à été prévu par le 7e programme pour la recherche de l’Union Européenne (Seventh Framework Program, FP7).
Des chercheurs du CNRS vont étudier la toxicité des nanotubes de carbone pendant trois ans, dans le cadre d'un projet de l'Agence nationale de la recherche. Il sera doté d'un budget de 300 000 euros et bénéficiera de la participation d'une vingtaine de chercheurs et ingénieurs répartis dans quatre laboratoires impliqués.
De l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis, de nombreuses institutions sont aussi engagées dans des programmes de recherche consacrés aux impacts sanitaires potentiels liés à la fabrication et à l’utilisation des nanomatériaux. Il y a par exemple la National Nanotechnology Initiative(NNI) qui dispose d’un budget de 30 millions de dollars pour les aspects sociaux et de 50 millions de dollars pour les impacts sur la santé humaine et l’environnement. Le NIOSH (Institut national pour la sécurité au travail) a mis en œuvre un plan de cinq ans couvrant l’ensemble du secteur (exposition et dosimétrie, toxicité, évaluation des risques etc.). Le HEI (Institut des effets sanitaires) lance des études sur les nanoparticules issues de la combustion, tandis que le NTP (Programme toxicologique national) a ouvert un volet dédié aux nanomatériaux.
Organiser une veille sanitaire :
« Il faut organiser une veille sanitaire associant les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (Chsct) dans la recherche comme dans l’industrie. Et dès maintenant, pour avoir, si le besoin s’en fait sentir, des éléments pertinents », estime Jacques Borrel, secrétaire général du Speag-Cfdt, au pôle d’innovation en micro- et nanotechnologies de Grenoble. Il ajoute : « Aujourd’hui, face au déficit de connaissances fondamentales, en l’absence de seuils et de normes, on développe des applications dans un cadre sanitaire inadapté. »